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### Aux revoirs... ###
Auteur Message
Kazy
Invité




MessagePosté le: 07 Juil 2003 05:42 pm    Sujet du message: Aux revoirs... Répondre en citant

Bon, c'est la première fois que je poste ici, mais c'est pas grave, on va voir ce que ça donne...

Bon, ben bonne lecture,

Biz,
Kazy


[shadow=]Aux revoirs...[/shadow]


3 avril 2003

Mon téléphone portable sonne et, interrompant ma conversation avec Simon, je décroche, passant le relais à Kerensky. Pauvre Simon… Devant Kerensky et Largo, il n'a aucune chance…

Je reconnais immédiatement mon interlocuteur. Je me doute tout de suite qu'il ne m'appelle pas pour avoir de mes nouvelles, même si ça va mieux entre nous maintenant. Il m'explique la situation. Je proteste, coupant par la même occasion la dispute naissante de mes trois amis. Mais il me dit ce que je sais : je n'ai pas le choix, je dois le faire, c'est mon devoir. Combien de temps ai-je ? Deux heures. Comme à chaque fois pour ce genre de choses, un hélicoptère attend tous ceux de New York à l'endroit habituel. J'enrage… Il n'a pas le droit de m'obliger à y aller. Je sors du Bunker, et je lui crie que je ne veux pas, que j'ai un travail, des amis, et que je ne peux pas les abandonner. Mais il ne m'écoute pas. Je dois le faire pour mon pays, d'après lui.

Et mon pays. Qu'est-ce qu'il a fait pour moi, mon pays ? Cette guerre est la sienne, pas la mienne. Ce n'est pas ma bataille. Les raisons sont toutes plus débiles les unes que les autres, et je ne suis absolument pas d'accord. Mais mon père me dit que je n'ai pas le droit de refuser. Il n'a pas changé. Je pensais qu'il avait quand même un minimum évolué, mais je m'étais lamentablement trompée. Il était, est, et sera toujours le même homme qui n'hésite pas à envoyer sa propre fille affronter la mort. En ce moment précis, je le déteste.

J'ai deux heures. Deux heures pour expliquer brièvement à Largo, Simon et Kerensky pourquoi je pars, et leur dire au revoir. C'est trop peu. Je n'ai pas le temps. Je sais parfaitement qu'ils tenteront de me faire changer d'avis, mais ils n'y arriveront pas. Non pas que je veuille exécuter l'ordre de mon père, non, loin de là. Mais c'est justement parce que, quoi que je pense, je dois exécuter l'ordre de mon père. Parce que j'ai été un agent de la CIA. J'ai un rire amer. Mon père m'a encore manipulée. Pour changer un peu. Il sera toujours maître de ma vie. J'ai beau me battre contre lui, je n'y arrive pas. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer.

- A tout à l'heure, petite fille…

Et il raccroche. J'ai une envie gigantesque de lui dire : " Et moi je t'emmerde papa… " mais les choses ne changeront jamais. Je ne le lui dis pas, et je ne le lui dirai sûrement jamais.

Je n'ai pas le temps de leur expliquer. Que faire ? Ou plutôt, comment ? Bon, à la bourrin, on entre, on prend les affaires, on sort, et on va faire ses valises. Je vais faire ça ! Oui ! Ils me laisseront partir, parce qu'ils n'auront pas le temps de comprendre… Rêve, Joy… Ils ne te laisseront pas partir comme ça, sans une explication… Bah, on peut toujours essayer…

Je pousse la porte du Bunker, j'entre dedans, j'ouvre un tiroir, je prends mon Beretta, j'attrape mon sac, ma veste rouge, et je remonte les escaliers le plus vite que je peux. Ouais ! J'ai réussi ! Allez, maintenant, on ouvre la porte, on part et on disparaît…

M… !! Largo me retient, et me demande ce que je fais. Je pars en vacances aux Bahamas, Largo… Je reviens dans six mois… A plus !! Non, il est naïf, mais pas à ce point là, non plus…

- Joy… Où vas-tu ? Qu'est-ce que tu fais ?
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer Largo, je dois y aller.
- Non, Joy ! Attends ! Qui était-ce ? Et puis je suis ton patron ! Tu dois me dire où tu vas !!
- Pourtant, toi tu ne le fais pas souvent ! Et qui m'appelle sur mon portable ne te regarde pas.
- Quel est son moyen de pression, cette fois ? me demande Kerensky.
- A qui ?
- Arrête de faire l'imbécile, Joy. Tu sais très bien de qui je parle. Que te demande-t-il, cette fois ?! Une mission que toi seule peux faire ?!
- Arrête de dire des bêtises…
- Alors réponds ! renchérit Simon.

Mais qu'est-ce qu'ils ont aujourd'hui ? Ils se sont ligués contre moi ou quoi ? Je ne leur dois rien ! Je fais ce qui me plaît, et même ce qui ne me plaît pas, d'ailleurs… Je regarde ma montre… Et m… Je le savais… Foutu pays de m… !!!!

- Ecoutez, je n'ai pas le temps pour vos gamineries, je dois y aller, je n'ai pas le choix et…
- Tu n'as pas le choix, tu n'as pas le temps… Tu as quoi au juste ?!
- Une guerre à faire.

Et mouise… j'ai lâché le morceau…

- Pardon ? me demande Largo, choqué.
- J'ai une guerre à mener. Mon père vient de m'appeler, ils ont besoin de renfort, et ils les prennent parmi les meilleurs agents de la CIA… Ex-agents compris. Je n'ai pas le choix, je dois être à l'héliport dans moins de deux heures…
- Une guerre contre qui ? La Commission ?
- Simon, ne fais pas semblant de ne pas avoir compris. Contre qui faisons-nous la guerre depuis quelques semaines ?
- Tu te fous de moi ?!
- Je… Je pars en guerre contre l'Irak. Enfin, pour " délivrer " l'Irak. Je n'y crois pas, mais je n'ai pas le choix…
- Mais qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire au milieu de milliers de marines et de GI’s mal dégrossis ? proteste Largo.
- Ils ont besoin d'espions, et d'agents d'infiltration. Ex-agents aussi. Je n'ai pas le choix. Je dois y aller, je dois aller me battre contre l'ennemi, c'est mon devoir. Même si je ne suis pas d'accord.
- Mais…
- Non Largo ! Je ne te demande pas de l'accepter. Je ne te demande pas de dire oui. Mais si tu as un tant soit peu de respect pour moi, tu dois essayer de comprendre que je n'ai pas le choix. Moi, c'est ce que je fais avec toi ! Quand tu pars à la rescousse de filles paumées, et bien même si je ne suis pas d'accord, et bien je te respecte suffisamment pour te suivre quand même. Alors pour une fois Largo, respecte-moi autant que je le fais pour toi, et accepte ma décision.

Il ne dit rien. Je les regarde tous les trois, et je sors du Bunker. Je fais à peine quelques pas et Largo me rejoint, suivi par Kerensky et Simon. Arfgh ! Ils ne vont vraiment pas me faciliter la tâche eux, aujourd'hui.

- Joy ! Mais attends-nous bon sang ! Non mais tu te rends compte de ce que tu nous dis ?
- Parfaitement.
- Tu pars faire la guerre ! En gros, tu pars, mais nous ne sommes même pas sûrs de te revoir un jour !
- Les e-mails…
- Non ! proteste Simon. On sait parfaitement que le temps que durera cette foutue guerre, nous ne te reverrons pas, et ce sera à peine si nous aurons de tes nouvelles !
- Simon…
- Nous ne te laisserons pas partir, me fait-il.
- Simon ! Je ne veux pas y aller, je ne veux pas faire cette foutue guerre, mais je n'ai pas le choix ! Si je n'y vais pas, je fais de la désertion, et je risque beaucoup !
- Tu sais aussi bien que moi que tu n'y vas pas par peur d'être poursuivie pour désertion !
- Bon, très bien, je le fais pour mon pays ! Tu comprends Simon ? Je dois le faire !
- Et ton pays Joy ? me demande Largo. Qu'a-t-il fait pour toi, ton pays ?
- La question n'est pas là. Je dois y aller, j'y vais. C'est comme ça, et rien de ce que vous direz ne me fera changer d'avis.

C'est pourtant la même question que j'ai posé à mon père. Les trois hommes se regardent, et j'entre dans la voiture, puisque j'ai continué à avancer durant leur argumentation.

Je démarre, et je fonce chez moi. J'ai bien remarqué qu'ils m'ont suivie, mais je ne peux pas leur en vouloir.

Ils essaient de me faire changer d'avis. Même Kerensky s'y met, bien qu'il sache que ça ne servira à rien, que je le ferai.

Et puis nous arrivons à l'héliport, et finalement, Simon et Largo se taisent. Ils savent ce que ça signifie : ils ne me reverront plus avant longtemps. Voire plus jamais, mais ça, ils ne sont pas prêts à l'accepter, ni même à y penser pour le moment…

Le ciel, déjà lourd, est devenu encore plus noir pendant le trajet, et le tonnerre commence à gronder au loin. On peut déjà apercevoir des éclairs. La pluie commence à tomber. Tous mes anciens collègues encore en forme, de la CIA sont là. Les gouttes sont de plus en plus lourdes, et me trempent rapidement.

Je sens leurs regards lourds de sens peser sur moi. C'est l'heure des séparations, Kars nous appelle. C'est un des rares amis de mon père. Je ne l'ai jamais vraiment apprécié. Toujours à se croire plus intelligent que les autres… Il m'énerve. Heureusement que Jackson est là.

C'est l'heure des adieux.

Je me tourne vers mes trois amis. Je regarde Kerensky, hésitant à le serrer dans mes bras. Après tout, c'était quand même un ex-agent du KGB… Je lui serre la main, et finalement le prends dans mes bras.

- Tu veilles sur eux, hein ? Je te fais confiance…
- Jusqu'à ce que tu reviennes. Après tout, c'est ton job, pas le mien…

Je le lâche, et me tourne vers Simon. Ça ne lui plaît pas du tout, et il est vexé et triste. Ça se voit.

- Simon… Ne m'en veux pas…
- Hey ! Je ne t'en veux pas ! C'est pas ta faute…
- Merci…

Il m'étreint longuement, en commençant à pleurer un peu. Je sais que je lui fais de la peine, mais je dois y aller. La pluie tombe toujours, et le tonnerre tonne de plus en plus fort, signe que l'orage se rapproche.

Largo se tient devant moi. Il est gêné, mais pas autant que moi. Je m'en veux de l'abandonner comme ça. Mais je sais que Simon et Kerensky veilleront sur lui.

- Tu pars.
- Je n'ai pas le choix.
- On a toujours le choix.
- Tu ne comptes pas me faciliter les choses, hein ?

Il baisse les yeux.

- Non. Je ne veux pas que tu partes. On ne sait même pas quand on se reverra !

C'est à mon tour de baisser les yeux. Je commence à trembler de froid.

- Je dois y aller. Ils m'attendent.
- Je sais.

Je le prends dans mes bras, avec l'envie de ne plus le lâcher. J'ai l'impression de planer, mais un cri poussé par mon ancien patron me fait ratterrir. Je dois y aller.

- J'ai tellement de choses à te dire… S'il me restait un minimum de temps…
- Tu auras le temps à ton retour.
- Si je reviens…
- Tu reviendras, m'affirme-t-il.

Il n'est pas prêt. J'inspire un grand coup, je le lâche, et après un dernier regard, je me dirige vers Jackson, qui me sourit. Ce type est trop gentil pour être un agent. Il aurait mieux fait de faire autre chose, parce qu'il ne mérite pas de vivre dans ce monde de mensonge.

Un enfant pleure à côté de moi. Un vieil homme essaie de retenir son fils de ne pas partir, car il a déjà perdu son frère dans " cette foutue guerre ". Le fils lui demande de dire à une certaine Jessy qu'il l'aime, parce qu'il n'en n'aura certainement pas le temps.

Je déglutis difficilement. Et si je n'avais pas le temps de dire à Largo ce que je ressentais pour lui ? Ne pas me retourner ! Surtout, ne pas me retourner.

Tout le monde monte dans un hélicoptère. Nous sommes une quarantaine d'agents ou d'ex-agents. Je les connais presque tous. Kars me dit qu'il est ravi de me voir, mais je ne lui réponds rien. Pour être ami avec mon père, ou on est hypocrite, ou on est du même genre que lui, ou on est carrément maso et taré… Et Kars fait partie des trois propositions : c'est un hypocrite de première, complètement taré, atteint de la même folie que mon père… C'est vous dire quand ils ont – ou plutôt avaient – des missions ensemble.

Je le toise, et monte dans l'appareil, totalement trempée. Je ne sais pas ce qui m'attend là-bas, et encore moins si je reviendrai. Survivront-ils sans moi ? Je fais confiance à Kerensky, mais Simon a toujours été… distrait. Pas assez professionnel. J'ai peur. Pas pour moi, non ! Moi, j'ai toujours été habituée à cette ambiance, à cette montée d'adrénaline, à cette anxiété qui monte au fur et à mesure que le moment, le grand Moment arrive. Non, en fait, j'ai peur pour Largo. Vous devez vous dire : " Elle va sûrement mourir, et elle pense à son patron !? C'est pathétique… ". Et bien vous avez totalement raison.

Je vais le laisser tomber pendant longtemps, une durée indéterminée… Il peut lui arriver n'importe quoi… Il peut m'arriver n'importe quoi… Et si je mourrais ? Et si IL mourrait ? Sans que je ne puisse rien faire ? L'hélicoptère décolle. Sans qu'il sache ce que je ressens vraiment pour lui ? L'appareil quitte le sol, et je croise le regard triste de Largo. NON !!

J'ai crié ces mots ! Je les ai hurlés, faisant sursauter tous les passagers, je me jette sur Kars, et je lui ordonne de faire atterrir ce foutu hélicoptère. Au début, il refuse, mais après un regard à Jackson, il finit par accéder à ma requête. Je ne sais pas par quel miracle, mais l'hélicoptère se pose.

Mes trois amis ont un regard étonné. La pluie tombe toujours, mais je m'en moque ; je sors de l'appareil, et je commence à courir. Largo me rejoint rapidement au milieu.

- Tu ne pars pas ? me demande-t-il plein d'espoir, et en me remettant ma mèche mouillée derrière l'oreille.
- Pas avant ça.

Et je l'embrasse avec toute la fougue dont je suis capable. Il répond à mon baiser plus vite que je ne le pensais. Je ne sais pas combien de temps nous nous sommes embrassés, mais la pluie ne cessait pas de glisser le long de nos cheveux, de notre visage, et se mêlait à nos gestes. Néanmoins au bout de quelques instants qui m'ont paru une demi-seconde, dans ses bras, sur ses lèvres, je m'arrache à lui, et je pars aussi vite que je suis venue, alors que Kars m'engueule, en me disant qu'il n'a pas que ça à faire, et que mon père ne serait pas content de savoir ça.

Mais je m'en moque. Je jette un dernier regard à Largo. Il est debout, et me regarde lui aussi. Il se pose sûrement la même question que moi : ce baiser sera-t-il le dernier ?

Et le problème, c'est que seul le temps nous le dira. Or, le temps joue toujours contre nous. Et je crois que Largo a peur que la réponse du Temps ne soit pas celle qu'il espère…




FIN
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MessagePosté le: 07 Juil 2003 06:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Kazy,

Pour une première fic sur ce site, c'est une jolie fic qui va plaire au largojoyistes sûrement...

merci


Pour ceux qui ont lu cette fic, n'hésitez pas a poster vos commentaire en pesant sur Reply...
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Invité




MessagePosté le: 03 Avr 2004 02:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis contre la guerre en Irak ! Toute petite parenthèse icon_biggrin.gif ... j'aime bien ta fic par contre ! Une suite ? Joy en Irak, son journal de guerre, son retour ? J'espère...
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