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### Soeurs de sang * Chapitre 4 ###
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scilia
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MessagePosté le: 20 Juin 2003 03:38 pm    Sujet du message: Soeurs de sang * Chapitre 4 Répondre en citant

Voila le chapitre suivant, bonne lecture !

Scilia
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Georgi junior avait réintégré le bunker depuis une heure et avait vérifié l’histoire de Collins. Il avait bien déclaré le vol de ses papiers à la date précisée mais, étrangement, n’avait pas appelé le centre de carte bleue, ce qui avait permit aux voleurs de louer la voiture. L’adolescent s’en étonna, d’autant plus que Collins ne l’avait toujours pas fait. Connaissait-il son voleur ? Il réussit à obtenir la liste des dernières opérations effectuées avec la carte bleue volée. Outre la location de voiture, le voleur avait payé une chambre de motel pour une semaine d’après le montant débité. Sans réfléchir, il reprit ses affaires et sortit en hâte du groupe W, laissant les fichiers qu’il venait de consulter ouverts.

***

Blair Sandburg contempla la femme qui lui faisait face. Elle n’avait quasiment pas parlé depuis qu’elle l’avait rejoint, préférant se complaire dans l’étude de sa tasse de café. Il ne connaissait pas grand chose d’elle, savait simplement que c’était une femme de caractère, qui avait été la garde du corps de Winch avant de l’épouser quelques années plus tard. Le couple était bien assorti et faisait régulièrement la une des journaux. Blair songea avec tristesse qu’il allait en être de même le lendemain matin. La nouvelle du décès de Cathy Winch allait faire couler beaucoup d’encre.

— Il est en prison, n’est-ce pas ? Demanda Joy d’une voix absente.
— Dans une cellule du central, il sera transférer demain je pense.
— Qu’est-ce qu’il risque ?
— Retrait du permis à vie et dix à vingt ans de prison pour homicide involontaire, déclara Blair.
— Vingt ans maximum… il est responsable de la mort de ma fille et il ne risque que vingt ans de prison ! S’exclama-t-elle avec fureur.
— Madame Winch, je ne peux qu’imaginer votre douleur mais la justice est…
— Mal faite inspecteur et je connais un moyen de rectifier les choses, annonça Joy d’une voix emplie de haine.

Elle se leva sans laisser le temps à Blair de répliquer et sortit du café presque en courant. Elle savait ce qu’elle devait faire, les choses étaient claires mais avant elle devait retourner à l’hôpital et affronter la mort de Cathy avec Largo.

***

Kerensky pénétra silencieusement dans la chambre de sa fille. Simon s’était assoupi dans le fauteuil où il s’était installé. Au moment même où il s’asseyait sur une chaise, décidant de le laisser profiter de ce repos, le Suisse s’éveilla avec un sursaut.

— Sasha ? Murmura Simon en levant un sourcil interrogateur.
— Partie voir Largo.
— Elle va mieux ?
— Non mais elle est aussi têtue qu’une horde d’avocats capitalistes par moment !
— Cela faisait longtemps, constata Simon avec un petit sourire.
— Quoi ?
— Que tu ne nous avais pas traités de capitaliste !

Georgi ne répondit pas et contempla les boucles rousses de sa fille. Son teint était cireux et des cernes mauves commençaient à courir sous ses yeux.

— Kerensky… je sais que cela ne me regarde pas mais… tu devrais mettre les choses au clair avec ta femme.
— Comme tu viens de le faire remarquer…
— Arrête un peu de jouer les durs, cela ne prend plus depuis longtemps ! Fit Simon en haussant un peu le ton. Ta fille a besoin de ses parents unis, pas déchirés par je ne sais quoi.
— Un moyen de la sauver que Sasha réprouve, répondit le Russe sans vraiment savoir pourquoi.
— Tu fais allusion à ce dont tu avais parlé à Largo quand j’ai eu besoin d’un rein ?

Il ne fut pas utile à Simon de voir Kerensky hocher la tête pour savoir qu’il était tombé juste.

— Elle t’a expliqué pourquoi ? Reprit-il doucement.
— Hormis le fait que cela soit illégal, elle n’a rien ajouté, avoua Georgi d’une voix neutre. Tu devrais aller prendre un peu de repos Simon, je vais rester ici.

Le Suisse comprit que les confidences étaient finies et que le Russe avait besoin d’être seul. Il se leva péniblement et sortit de la chambre.

***

Largo était devant la porte de la chambre des soins intensifs où Cathy était entre la vie et la mort. Il se sentait un peu stupide d’être là, sans bouger, redoutant de franchir le seuil pour s’apercevoir que sa fille était reliée à des machines. Sasha le regarda un long moment puis, voyant qu’il ne se décidait pas, lui prit la main qu’elle posa sur la poignée de la porte. Elle laissa la sienne sur celle de Largo et attendit. Lentement, Sasha sentit son compagnon pousser sur la poignée, la porte s’entrebâilla avant de s’ouvrir complètement dans un silence morbide. Le milliardaire hésita à entrer. Il ne voulait pas la voir, décida-t-il finalement quand il croisa le regard émeraude de Sasha. Elle ne le jugeait pas, il ne lisait aucune pitié dans ses yeux, simplement le fait qu’elle était là, pour le soutenir, l’aider, dans cette dure épreuve. Il sentit quelque chose en lui se modifier et il n’eut presque plus peur. Il pénétra dans la chambre, tenant Sasha par la main.

***

Joy ouvrit la porte du bunker et s’étonna presque de ne pas trouver Kerensky devant sa console. Elle se souvint alors d’Anna et de tout ce qui s’y rattachait. Elle repoussa au loin ces pensées. Elle s’était donnée une mission et devait la mener à bien. Les conséquences avaient peu d’importance, elle s’en inquiéterait plus tard. Approchant du bureau, elle remarqua plusieurs dossiers ouverts sur l’écran de Kerensky. Joy se dirigeait vers l’armurerie quand un nom attira son attention, un motel dans les faubourgs de New-York. Son esprit fonctionnait maintenant à toute vitesse, cherchant qui avait consulté ses informations. Pour ce qu’elle en savait, Largo, Simon, Kerensky et Sasha étaient toujours à l’hôpital, il ne restait qu’une personne : Georgi junior. Sans réfléchir, Joy nota mentalement l’adresse, récupéra son Walther P99 et sortit précipitamment.

***

— Papa, murmura la petite voix d’Anna.

Kerensky bondit au chevet de sa fille, effaçant les traces de fatigue en se passant les mains sur le visage, et lui sourit. Elle semblait encore plus fragile que quelques heures auparavant. Le docteur Matthews l’avait prévenu qu’elle n’était plus sous traitement expérimental et la différence était flagrante.

— Soif.
— Tiens, ma chérie, répondit Georgi en lui présentant un verre munie d’une paille.

Anna but quelques gorgées avant d’être prise d’une violente quinte de toux. Son père l’observa, impuissant, et retint un soupir quand elle reprit son souffle.

— On peut faire… comme à la maison ?

Georgi leva un regard interrogatif vers sa fille qui tendit le bras pour attraper un livre. Il le récupéra avec un petit sourire, s’allongea à côté d’elle et commença à lire d’une voix douce.

Avant d'aller dormir Petit Lièvre Brun demande à Grand Lièvre Brun "Devine combien je t'aime". "Je t'aime grand comme ça", dit-il en écartant les bras [...] A la fin, Petit Lièvre a une idée : "Je t'aime jusque la Lune". Puis il s'endort et Grand Lièvre chuchote. "Je t'aime jusque la Lune… et retour" - Devine combien je t’aime - Sam Mcbratney, Anita Jeram

***

Largo tenait la main de Cathy dans la sienne, petite main encore tiède mais désormais sans vie. Il avait du mal à réaliser qu’elle n’était pas simplement dans le coma. Le bruit incessant du respirateur, les bips du monitoring,… Aucune des machines ne l’aidaient à se faire à cette idée, bien au contraire. Elle ressemblait aux princesses qu’elle aimait tant dans les histoires qu’il lui lisait. Ses boucles blondes étalées sur l’oreiller tel « La belle au bois dormant » attendant un prince qui ne viendrait jamais. Sasha se retira discrètement de la chambre. Voir Cathy dans cet état lui rappelait que le temps était compté pour Anna. Elle prit l’ascenseur pour remonter à l’étage de la chambre de sa fille et croisa Simon dans le couloir, assis sur une des chaises en plastiques oranges coutumières de ce genre de lieu.

— Simon, tu devrais aller te reposer un peu, dit-elle en s’asseyant près de lui.
— Tu peux parler ma jolie ! Cela fait combien de temps que tu n’as pas dormi ? S’enquit Simon en se redressant.
— Aucune importance pour le moment, je vais rester avec Anna.
— Et moi, aller voir Largo.
— Tu devrais… il est avec Cathy. Je crois qu’il a besoin d’être un peu seul, annonça Sasha avec douceur.

Le Suisse hocha la tête doucement, un peu déçu de ne pas pouvoir aider son meilleur ami.

— Fais-moi plaisir, rentre dormir un peu, je m’occupe d’Anna.
— Non, je…
— Ce n’était pas une question. Ta fille ne doit pas te voir dans cet état.
— Mais…
— Tu m’as fait peur, la coupa Simon, j’ai cru un moment que tu faisais une crise cardiaque.
— C’est toi qui m’as trouvée ?
— Non, une infirmière. Quoiqu’il en soit, ton corps a besoin de repos.
— Merci Simon, répondit Sasha en déposant un baiser sur sa joue mal rasée.
— Je sais que tu ne m’as rien demandé mais… tu devrais crever l’abcès avec Kerensky.

Sasha le regarda, étonnée qu’il ait remarqué leur différent, avant de hocher la tête doucement et de disparaître dans l’ascenseur.

***

Joy scruta le parking quasiment désert en ce début de soirée. La jeune femme se déplaçait silencieusement entre les voitures à la recherche de sa proie. Elle la repéra assez vite, dans un des coins les plus sombres du parking, les yeux fixés sur la porte 304. A pas de loup, elle s’en approcha et la bâillonna.

— Pas un bruit, murmura-t-elle doucement.

La porte de la chambre s’ouvrit au même moment et un couple en sortit en riant. Les muscles de Joy se crispèrent pour retenir le jeune garçon qui tentait de bondir, reconnaissant les responsables de l’état de sa sœur. Joy les laissa entrer dans le restaurant avant de relâcher Georgi.

— Pourquoi tu as fais ça ! Je pouvais les avoir !

Joy ne répondit pas et l’attrapa par le bras pour le conduire à sa voiture.

— Lâche-moi ! Cria-t-il en tentant de se dégager.

La jeune femme resserra sa prise et avança sans l’écouter. Elle mit deux fois plus de temps à arriver à sa voiture, Georgi se débattant comme un beau diable.

— Monte.

L’adolescent refusa d’un signe de la tête et s’adossa, en un geste de défi, contre la portière. Joy remarqua le Beretta à sa ceinture et le récupéra avec un regard noir.

— Que voulais-tu faire avec ça ?
— Ce qui est juste !
— Tuer des gens, c’est bien selon toi ? L’interrogea Joy avec fureur.
— Vous le faites bien, mon père, Largo, Simon et toi ! Rétorqua-t-il sans se démonter.
— C’est différent ! Ce sont des personnes qui veulent tuer Largo, s’en prennent à notre famille ! Nous nous défendons, nous n’avons jamais attaqué les premiers !
— J’allais défendre ma sœur !

Un silence pesant s’installa entre l’adolescent et l’ancienne garde du corps. Elle ne savait que répondre sachant que, dans le fond, il avait raison.

— Tu n’as pas le droit de tuer ces personnes, même si ce sont bien les tireurs de la fête foraine.
— Pourquoi ?
— Parce que tu dois laisser la police faire le travail. Tu as 18 ans, tu veux déjà devenir un assassin ? Tu as pensé à tes parents ? Tu crois vraiment qu’ils ont besoin de voir leur fils en prison ?
— Ne sois pas ridicule, je ne me serais pas laisser prendre ! Je connais les techniques, j’ai eu deux bons professeurs, répliqua Georgi d’un air entendu.

Joy se retint de le gifler pour son audace. Elle n’arrivait pas à lui en vouloir car elle le comprenait. Elle ne comprenait que trop bien sa soif de vengeance, son besoin de réduire la cause de sa souffrance au néant.

— Tu ne comprends pas, reprit Georgi, je ne pourrais jamais me regarder en face si je ne fais pas ce qu’il faut !
— Pas de cette manière !
— J’avais remarqué la voiture, j’aurais dû protéger Anna, quitte à prendre les balles à sa place, mais je n’ai rien fait. J’ai refoulé mon intuition, j’ai préféré l’ignorer parce que je vous trouve tous un peu parano depuis l’enlèvement de Paolo mais vous aviez raison !
— Tu n’es pas responsable…, commença Joy en se rendant compte que ses paroles sonnaient creux car elles étaient aussi valables pour elle.
— Si, je le suis !
— Tu ne dois pas faire…
— Je dois faire quoi alors ? Attendre que ma sœur meurt ? Que mes parents se déchirent à cause de cette histoire ? Tu ne vois donc pas que j’ai rendu ma famille malheureuse !

L’adolescent lui tourna le dos et donna un coup de pied vengeur dans le pneu avant de la voiture. Joy vit ses épaules s’affaisser brusquement, son corps fut prit de petits tremblements indiquant qu’il pleurait. Elle n’hésita que quelques secondes avant de poser la main sur l’épaule de Georgi et de le prendre dans ses bras. Ils restèrent un long moment enlacés avant que l’adolescent ne se dégage de l’étreinte de sa tante. Il leva les yeux vers elle et vit avec étonnement qu’elle pleurait sans bruit.

— Joy… qu’est-ce qu’il y a ?

La jeune femme fut incapable de répondre, aucun son ne sortait de sa gorge à l’exception de lourds sanglots. Georgi ne réfléchit pas et la reprit dans ses bras, la berçant doucement et lui murmurant des paroles qu’il estimait apaisantes. Les pleurs diminuèrent d’intensité. Joy sentit un immense vide prendre possession d’elle. La rage et la haine qui lui avait fait, l’espace d’un long moment envisager de tuer le responsable de son malheur, s’étaient dissipées. Il ne restait que le sentiment de perte, le sentiment d’avoir perdu quelque chose de si intense, unique, qu’elle savait que jamais elle ne le revivrait. Joy prit soudain conscience que Georgi n’était pas au courant.

— Elle… elle est morte, murmura Joy d’une voix hésitante.
— Anna ? S’empressa-t-il de demander avec inquiétude.
— Non… je crois qu’elle va bien, c’est… Cathy qui…
— Joy, qu’est-ce que tu racontes ? L’accident que vous avez eu n’était pas si grave, c’est pas…
— Cathy est morte, dit Joy d’une voix claire autant pour l’annoncer à Georgi que pour commencer à faire son deuil, accepter que sa fille ne soit plus ou presque.
— Je suis désolée… et moi qui te fais courir après moi alors que tu devrais être avec Largo.

Entendre le prénom de son mari fut comme un électrochoc pour Joy. Elle était partie, lui avait tourné le dos pour se murer dans sa douleur, alors qu’elle aurait dû être près de lui, le réconforter et trouver un soutien près de lui. Egoïste, elle avait été égoïste mais il était temps de se rattraper. Elle devait lui dire qu’elle était là pour lui, qu’elle l’aimait, qu’ils allaient affronter cette terrible épreuve ensemble. Son cerveau se remit à fonctionner avec son efficacité coutumière.

— Comment es-tu venu ici ?
— En taxi, répondit Georgi qui ne voyait pas où elle voulait en venir.
— Tu en reprends un, tu vas au groupe W et tu envoies tout ce que tu as trouvé à cet inspecteur, ordonna-t-elle en lui tendant la carte de Blair Sandburg. Et tu lui dis de faire vite s’il veut coincer ces pourritures. Ensuite tu rentres chez toi, tu prends une douche et tu retournes voir tes parents à l’hôpital.
— Mais je…
— Ne discute pas ! Je ne dirais rien à tes parents mais fais ce que je t’ai demandé, fit Joy avant de monter dans sa voiture.

A suivre...
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